La transformation IA de Maxxton menée par ses développeurs

Des réservations aux imprévus de dernière minute, le secteur de l'hôtellerie est un métier de détails.

L'intelligence artificielle promet de fluidifier les opérations, mais à une seule condition : automatiser les tâches répétitives sans jamais sacrifier la dimension humaine. 

Table des matières

    Introduction

    Chez Maxxton, cette transformation commence au cœur même de la machine : auprès des développeurs. Ce qui n'était au départ qu'une série d'expérimentations pour coder plus vite et mieux s'est mué en une véritable culture d'innovation collaborative. En optimisant ses propres méthodes de travail, Maxxton a préparé le terrain pour des fonctionnalités qui non seulement allègent le quotidien des équipes, mais garantissent aussi une expérience client plus fluide et sans accroc.

    Quand Martin de Smit a rejoint l'entreprise en tant que stagiaire, il était loin d'imaginer qu'il piloterait un jour cette initiative. Mais avec l'intégration de Copilot dans le quotidien des équipes, son rôle a évolué, tout comme la stratégie de Maxxton en matière d'IA. Aujourd'hui, en tant que Responsable IA (AI Lead), la mission de Martin est de simplifier le quotidien des développeurs, des équipes opérationnelles et, in fine, des clients.

    L'apprentissage par la pratique

    L'IA a fait ses premiers pas dans l'équipe par le biais de l'expérimentation. « J'ai commencé à explorer ChatGPT début 2023 », se souvient Martin. « À l'époque, ses capacités en matière de code étaient assez balbutiantes, mais l'arrivée de Copilot a complètement changé la donne. »

    Aujourd'hui, l'IA est intégrée à tous les niveaux de la stack technique. « Nous l'utilisons massivement, sur quasiment toutes les couches », précise Martin. « Depuis l'infrastructure jusqu'au développement front-end, en passant par le back-office technique qui gère toute la logique métier, comme les réservations et les paiements. Tous nos développeurs s'appuient sur l'IA, sous une forme ou une autre, pour simplifier l'écriture du code. »

    L'objectif n'est pas de remplacer les développeurs, mais de les augmenter. « Nous les incitons à l'utiliser comme un véritable copilote : il faut apprendre à rédiger les bons prompts pour en tirer le meilleur parti », explique-t-il. « L'IA reste un outil au service du développeur, pas un développeur de plus dans l'équipe. »

    Plutôt que d'imposer des formations descendantes, Maxxton privilégie une culture de l'apprentissage par le partage. Martin explique que l'équipe a « surtout laissé les développeurs s'approprier l'outil », pour qu'ils partagent ensuite leurs découvertes. Des canaux Slack dédiés permettent d'échanger des astuces au quotidien, tandis que des articles de blog internes documentent les bonnes pratiques, constituant une base de connaissances vivante pour les nouveaux arrivants.

    Ces articles ancrent la démarche dans le concret. Un article énonce une règle d'or : « Toujours relire et valider le code généré par Copilot. » Un autre rappelle un principe clé : « L'IA n'est pas infaillible, elle fera des erreurs. La relecture humaine est indispensable. »

    Pour que tout le monde reste sur la même longueur d'onde, l'équipe IA organise des points d'étape mensuels. « C'est l'occasion de tenir tous les collaborateurs informés des dernières avancées et des meilleures pratiques », ajoute Martin.

    La gestion des tests est l'un des premiers succès notables. « Pour beaucoup de développeurs, les tests sont souvent le parent pauvre du développement », admet Martin. « L'IA peut nous aider à combler ce retard, à condition de la configurer correctement et de lui fournir tout le contexte nécessaire. »

    Du code au client

    L'IA a même transformé la collaboration entre développeurs. Martin se souvient : « Avant, le premier réflexe en cas de bug ou de doute était de solliciter un collègue. » Aujourd'hui, dit-il, beaucoup se tournent d'abord vers Copilot ou ChatGPT avant de faire appel à un membre de l'équipe.

    Cette même culture d’expérimentation, de validation et de partage façonne la plateforme Maxxton. Martin explique que l'équipe a « introduit l'IA avec beaucoup de prudence, sur des périmètres maîtrisés comme la traduction ou le remplissage automatique de contenu. » Un exemple concret se trouve dans le module de service client : après une conversation sur WhatsApp, le système génère un titre et un résumé de l'échange. Un autre agent peut ainsi reprendre le fil instantanément, sans avoir à lire des dizaines de messages.

    Cette approche prudente s’étend à toutes les fonctionnalités destinées aux clients. Le module revenus aide les opérateurs à ajuster leurs prix en toute confiance, tandis que la déduplication des fiches client fiabilise les programmes de fidélité. Les recommandations de services additionnels rendent la vente additionnelle plus naturelle, en suggérant par exemple un service à raclette en hiver ou un barbecue en été. D'ailleurs, cette fonctionnalité génère déjà la majorité des extras réservés dans certains établissements.

    Pour Martin, ces résultats sont le fruit de la culture initiée par les développeurs : des gains concrets et progressifs qui, mis bout à bout, font la différence. « Nous utilisons l'IA pour rendre notre logiciel plus performant, mais aussi pour optimiser les processus de nos clients et nos propres flux de travail. »

    Une IA responsable et maîtrisée

    Chez Maxxton, l'adoption de l'IA repose sur trois piliers : la rapidité, l'efficacité et, par-dessus tout, la confiance. Quand on gère des réservations et des données clients en temps réel, toute négligence peut avoir de lourdes conséquences. C'est pourquoi la gouvernance est au cœur du projet depuis le premier jour. « Maxxton a toujours eu une culture de l'exigence en matière de validation du code », explique Martin. « L'intégration du code généré par l'IA s'est donc faite naturellement, puisque la relecture systématique par un développeur senior a toujours été la norme chez nous. »

    La sécurité est tout aussi cruciale. « L'IA peut produire du code de piètre qualité si on la pilote mal. C'est le principe du 'Garbage in, garbage out', » rappelle Martin. « C'est pourquoi les outils que nous sélectionnons sont rigoureusement audités. Nous choisissons des LLM et des solutions dont nous savons qu'ils garantissent la confidentialité et la souveraineté de nos données. »

    Cette discipline permet de proposer aux clients des fonctionnalités IA fiables et sécurisées, en évitant les écueils d'une technologie déployée dans la précipitation : erreurs, fuites de données ou expériences client dégradées.

    Même avec des garde-fous solides, l'IA n'est pas parfaite. « L'IA peut se tromper, générer du code défaillant ou "halluciner" », concède Martin, surtout dans un écosystème technique complexe. La clé est donc d'adapter les outils à son propre environnement. « Nous personnalisons et optimisons nos outils d'IA pour qu'ils maîtrisent nos composants, nos versions et notre syntaxe », explique-t-il. Ainsi, le résultat s'intègre parfaitement à notre système sans jamais compromettre la qualité.

    Vision et feuille de route 

    Pour l'avenir, Martin est particulièrement enthousiaste au sujet du Model Context Protocol (MCP). Pour simplifier, c'est une méthode qui permet à l'IA d'interagir plus directement avec le système Maxxton. Le principal changement est pour les développeurs : le MCP simplifie drastiquement l'intégration et la création d'agents IA. À terme, Martin espère que chaque développeur pourra créer et interagir avec des outils d'IA, afin d'offrir des services toujours plus intégrés au personnel et aux clients.

    Pour l'instant, le MCP n'en est qu'à ses fondations. « Notre philosophie est d'introduire l'IA progressivement, par étapes maîtrisées, réalistes et concrètes », conclut Martin. « L'enjeu est de construire une relation de confiance avec cette technologie, autant pour nos développeurs que pour nos clients. »

    Ce pragmatisme est la marque de fabrique de Maxxton. L'IA a déjà apporté des résultats tangibles : cycles de développement accélérés, processus de service client optimisés et premiers gains de revenus pour les clients. Mais la vraie réussite réside dans la méthode : une approche prudente, progressive, avec les développeurs en première ligne.

    Pour le secteur de l'hôtellerie, cela se traduit par une IA qui tient enfin ses promesses : libérer les équipes des tâches à faible valeur ajoutée pour qu'elles puissent se consacrer à l'essentiel, l'accueil. Pour les développeurs, c'est l'opportunité de concevoir des produits plus intelligents sans brûler les étapes. En partant de ses propres équipes pour ensuite rayonner vers ses clients, Maxxton démontre qu'une évolution responsable de l'IA est possible, dessinant un avenir où la technologie opère discrètement en coulisses, laissant la dimension humaine au premier plan.

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